poirebellehelene

... au caramel poivré

mercredi, novembre 29, 2006

Spectacle

Spectacle sur les bords du Canal de l’Ourcq. La nuit est tombée, la pluie menace, quelques bourrasques. Devra-t-on annuler la représentation ?

Non, j'ai de la chance, je n'ai pas fait tout ce trajet en RER et metro pour rien (ce n'est pas le genre de spectacle où l'on se fait déposer en Mercedes). Assis sur des bancs, sous des parasols chauffants, carburant au vin chaud, des couvertures roses sur les genoux, nous sommes bien au Théâtre, c’est écrit en grandes lettres majuscules au dessus de nos têtes. Je me retrouve au moins 20 ans en arrière.

La pièce est écrite et mise en scène par Guy, jouée par Mourad, Michelle, Sadio, Saïd, Christophe et Lynda. Ils sont abrités dans une caravane : la salle d’attente et le bureau d’aide sociale. La pièce s'intitule "Ligne de confidentialité". On y parle de travail, d'aides, de chômage, de maladie, de "là-bas", de retour... et d'amour bien sûr.

Derrière la caravane, en toile de fond, les joggers longent le bord du canal, caleçon, gants, polaire et bonnet, indifférents aux drames et aux rires. On leur a tout juste laissé la place pour se croiser.

Sadio a trébuché sur quelques mots. Ils saluent, tous alignés, en retenant des rires complices.
On pourrait se croire à Avignon, autrefois, un soir d’orage et de mistral.
Le temps a passé, ou est passé, ou passe… peu importe, comme dit le poète, c’est nous qui passons...

Mozart

Ce soir là, à Palais-sur-RER, Saint Martin en a vu de toutes les couleurs dans sa petite église. A commencer par les projos rouges sur les bas reliefs du maître autel, le prélat à la mitre à gauche et l’agonisant auréolé à droite, le regard illuminé à la vue du Paradis qui s'entrouvre devant lui… Quel manque de discrétion, ce rouge fluo!!!

Ce soir, Saint Martin ne tiendra pas compagnie à Joseph Bara. Pauvre petit, avoir manqué le Panthéon de si peu.. c’était la sécurité éternelle, une place au soleil sous la voûte, à l’abri des vents….Ici, dans son village natal, à l'entrée de l'hiver, entre sa rue et son boulevard, condamné pour toujours a regarder passer les RER, il ne dédaigne pas le demi manteau du bon Saint Martin !

L’église est bien chauffée, pleine à craquer, des tas d’enfants, un ou deux parents par enfant, parfois toute une fratrie, chouchous roses dans les cheveux des filles, mèches au garde à vous sur les têtes des garçons. Brouhaha, babillages, embrassades, retrouvailles. En plein coeur de l’église, les sièges vides attendent les musiciens.

Chut! Voici l'orchestre : des violons, des flûtes, violoncelles, clarinette, basse…
Voilà le Chef qui arrive en dansant, il semble diriger les musiciens, mais c’est lui qui joue, il saute, il bondit, la baguette à la main, il pique, il enfonce, il appelle, il sonde, il papillonne, il fouette, le tissu de son costume se moule sur son dos, il transpire. Le soliste virtuose est en retrait, on dirait qu’il l’a oublié, et puis soudain, il se retourne, fait un signe, et la flûte se mêle à l'orchestre, la musique s'élève, plane sous la voûte...

Les enfants sont attentifs, charmés, impressionnés, si près des musiciens qu’ils pourraient les toucher ! Ils voient leur regard tendu vers le Chef, la danse des archets, les mains qui vibrent. Les petits se sont endormis tout doucement sur l’épaule d’un parent, les bouquets sont prêts pour les artistes...

C’était l’année Mozart. «On a vu pire »…parait-il…

lundi, novembre 27, 2006

Yves Klein

Yves Klein, tu connais, tu sais le peintre bleu ?!?! oui, je crois, en fait non, je ne connaissais pas vraiment, peut-être pas du tout ? Une heure de vagabondage au 6° étage de Pompidou, je ne l’ai qu’entrevu, ce petit bonhomme qui ne paye pas de mine, petite tête franchouillarde, toute ronde..

Début du circuit, on annonce qu’il aurait voulu être « le peintre ».. et je le vois faire du judo !! fascinant, d’ailleurs, les « prises » filmées, le rock acrobatique. Plus loin, je ferai le lien avec l’espace en le voyant se jeter dans le vide. J’en déduis que c’est la cause de sa mort prématurée…. Mais non, il fut emporté par une « crise cardiaque » dans les années 60 à 34ans. ( toute une époque… la crise cardiaque a vécu, fauchée par le stent et le pontage. Le Destin doit se rabattre sur les « suites d’une longue maladie », pour Philippe Noiret… mais pas pour Yves Klein !)

Non, pour moi, Yves Klein n’est pas « le peintre », le peintre, ce sera toujours Bonnard. Yves Klein est en amont, « l’artiste »: il perçoit des signaux et son devoir est de les transcrire dans un langage qui puisse toucher,« impressionner » une poirebellehelene. iI n’est pas « le peintre », mais « le peintre de l’espace », le Gagarine de la peinture : il apprivoise l’espace, se jette impunément dans le vide, et meurt 2 ans plus tard « du cœur »…fabuleuse conquête de l’espace !!

Son Bleu, je l’ai reconnu sans l’avoir vraiment connu, il est profond comme la mer où, dans 50 ans, il n’y aura plus de poissons, mais où ses éponges seront toujours bleues. Comme un hasard, c’est le bleu qui barbouille le visage de Belmondo dans Pierrot le fou…
Son Rose lumineux, bleu lui aussi: fleur bleue.
Et enfin son Or, tout un panneau de feuilles d’or, alléchant comme un millefeuille, mille billets dans un portefeuille…( puisque les hommes d’affaires sont des artistes qui transforment tout en or…)

Les pinceaux de l’espace : la pluie, le vent, le feu, le corps d’une femme barbouillé de bleu… c’est sur cette image que j’ai redescendu les 6 étages jusqu’à l’éternel sourire de Pompidou, Joconde de Beaubourg….

Johnny

Mozart, Devienne, Johnny, Rampal, sur l’île déserte il faut tout emporter, en vrac : Mozart, Devienne, Rampal, ça va, c’est musicalement correct . Mais Johnny, là, on dirait que j’ai dit un gros mot au milieu d’une jolie phrase.

J’ai adoré les Beatles… mais maintenant, je préfère Johnny : avec le temps, il a fini par m’avoir, peut-être à l’usure, peut-être qu’avec le temps, je deviens nostalgique des mélos d’autrefois.
Il est de ma génération, il a vu passer le même temps que moi, il est incassable.

J’aime bien Johnny, j’aime sa façon grinçante de pleurnicher, sa façon grincheuse de chanter
J’aime ses rengaines, les siennes, et celles qu’il a piratées
J’aime sa voix qu’il arrive à moduler : chaude, rauque, rêche ou métallique, et il a du coffre.. mais quand il gueule, quand il fait le sale gosse, facile de baisser le son ou de lui couper le sifflet. Mozart aussi, bien fort, ça casse les neurones, ça grille les synapses

J’aime bien quand il chante sa vie, quand il se la joue « Les Misérables »
Quand on me dit « je n’aime pas le personnage ».. oui, il est naïf, vulgaire, grandiose, kitsch, il a un faux nom, il truande le fisc, il met le Maroc en Europe et il adore les subordonnées… mais il s’rait pas Johnny, s’il était pas comme ça…

J'ai l'intégrale, et j'me régale.

dimanche, novembre 19, 2006

muffins

Ca a du bon de travailler le samedi, c'est plus cool, on se gâte, on s'apporte des viennoiseries, et même, samedi dernier, des muffins à la pistache à coeur de framboise: "à se rouler par terre"ai-je entendu!! ils étaient faits maison (pas la mienne) d'après une recette apprise chez les bonnes soeurs (pas les miennes non plus). Je m'y essayerai bien si j'arrive à trouver l'ingrédient ésotérique "pâte de pistache". On verra, pas d'urgence.
En fait, les muffins n'ont rien à voir avec les petits pains anglais originels. Ils ont été exportés aux USA et au Canada, et sont revenus sous forme de petits cakes bien plombés en beurre, sucre et oeufs, salés ou sucrés, et à toutes sortes de parfums, comme les cookies.... très embrouillant, mais délicious!

Introduction alléchante pour dériver sur "Anselm Kieffer" dont on parle ces temps-ci, mais dont je n'ai pas encore vu les peintures. Il parait qu'on peut le voir à Paris dans 2 galeries. J'ai fouillé: "Lunettes rouges" en a parlé, ainsi que "imperator euros 1°"

Muffins ou Kieffer: que choisir?

mercredi, novembre 15, 2006

sacacouches

sacacouches, saperlipopette, sacrebleu, je suis trop vieille, je suis trop digne, je rêve de sacacouches, de bébé zippé entre une tétine et des couches à sac: seul exutoire, la gastro et sa comparse l'entérite, ouf, il respire!! il va en crever le bébé s'il ne lui reste que la morve et les larmes, bénie soit la gastro entérite qui baptise les parents et donne au sacacouches sa raison d'exister.

dimanche, novembre 12, 2006

Allo...ouiinn

A Poitiers, Aunis, chère Aunis de mon enfance, j’ai vu que tu n’étais pas oubliée, que je ne t’avais pas rêvée…. J’ai lu ton nom !!!
Maintenant je te vois : adossée à Rochefort et à La Rochelle, fouettée par les embruns, humant le vent du large, projetant ton regard sur l’Atlantique, au delà de l’Ile de Ré, pressentant l’Amérique…
J'ai appris à te connaitre: ton pineau (que je n'ai pas encore goûté), ton journal (le Réveil de l'Aunis), ton TER..

A Poitiers, comme dans le monde entier de nos jours, le 1° novembre, les gamins font la fête à la citrouille : serait-ce la fête de Cendrillon ? Nenni, c’est Halloween !! Pour les pictaviens, c’est un juste retour des temps de la belle Aliénor avec ses cheveux en or… Pour les commerçants, c’est un jour maudit : les voilà assaillis par des hordes d’enfants bizarrement orange et noir : chocolat à l’orange ? non, chauve souris à la citrouille.
Ils investissent les magasins des commerçants honnêtes en geignant « vous avez des bonbons ? ». Les commerçants avertis ont fait provision de maxi paquets de mini bonbons qu’ils distribuent pour s’affranchir au plus vite des envahisseurs anglo-saxons…
En fait, tout a commencé par les sandwiches : au retour de Poitiers, je jouais à tgv.com et j’avisai une tegeviste se délectant ( ??) d’un sandwich anglo-saxon : 2 triangles de pain mie fourrés d’une pâte blanche incolore et inodore. Plâtre ou mastic ? Pourtant, elle me semblait d’ un âge à avoir encore des dents… Où s’est perdu le quart de baguette camembert-beurre d’antan ? on commence avec les sandwiches, et on finit avec Halloween.

De retour à Paris, je suis pleine de tendresse pour la rue de Vouillé, elle me parle, je compatis : pourquoi si courte, pourquoi la préférence à Alésia et à la Convention… injustice flagrante !!

samedi, novembre 11, 2006

Haïkus

Alexandre, eh oui, a poussé jusqu'au Japon.
Il y a découvert les Haïkus. Evanescence, saisons, temps qui passe, c'est bien ça?

Alexandre est de retour dans ses foyers, il a retrouvé son petit Liré, chaussé ses charentaises et ses lunettes, enfilé le pull tricoté par Pénélope. Avant de jouir du repos du guerrier, il a pris sa plume...

La fleur sur la soie
Jamais ne se fanera
Merci, ô mon peintre

Là, il a hésité:

La fleur sur la soie
N'embaumera plus jamais
Glacée pour toujours

Alors, il est devenu bucolique:

Trèfle et pissenlit
Pour la joie de la prairie
Fleuriront demain

Et enfin, il est redevenu Alexandre le Grand Héros Hollywoodien:

Soleil de l'été
En alexandrins demain
J'écrirai ton nom

Ca lui a rappelé une vague histoire de tonneau sans vin.... bonne nuit Alex! Fais de beaux rêves..

dimanche, novembre 05, 2006

A table!

Pour une bonne soupe, il faut une marmite
Quelques poissons bien frais, la branche de fenouil
Arête et tête aussi, sont tout à fait licites
Bouquet, carotte, oignon, l'eau, il faut que ça bouille!

Dans toute la maison, l'odeur est explicite
S'avance la cuisson, mon estomac gargouille
La famille au complet, se rassemble bien vite
Un détail important: ai-je oublié la rouille?

La marmite qui fume, au centre de la table
Tendez-moi vos assiettes, vous serez bien aimables...

Poitiers en Golf

Toute ma vie, j’ai rêvé… non pas d’être une hôtesse de l’air, mais si j’avais rêvé d’aller à Poitiers, eh bien, j’aurais enfin réalisé mon rêve en ce week end de Toussaint. J’en ai rêvé.. non, pas Sony, mais la Golf l’a fait.
Oui, je sais, ma culture publicitaire est ringarde, en tout cas, c’est un point commun avec la Golf.

La Golf, c’est une bonne voiture, tout le monde le sait, tout le monde l’a dit, mais je le répète car ça fait tellement longtemps, qu’on a peut-être oublié que c’était une excellente voiture. Celle là, elle est particulièrement précieuse, c’est un pièce de musée, très exactement le prototype de la première Golf automatique. Cool, elle avance automatiquement, elle anticipe même la pensée du conducteur, elle avance quand on a dans l’idée d’avancer , elle recule quand on y pense, de sorte qu’il faut toujours avoir le pied sur le frein pour ne pas arriver (dans le décor) avant d’être parti. Tellement précieuse qu’il y a de super précautions pour éviter qu’on ne l’emprunte : non seulement il faut une clé pour démarrer, mais encore un code… un code de plus, si vous confondez avec celui de votre carte bleue, de votre appartement, de votre portable, vous risquez de rester coincé, comme cela a failli nous arriver, dans un chemin de traverse, dans la Forêt de Mélusine, à l’ouverture de la chasse (notre inconscient superstitieux avait inversé le 13 du code en 31) Cela faillit être grave, car dans la forêt, le portable hésitait à capter, et il n’y avait à manger que des cèpes bien avariés ou des amanites.

Après avoir gentiment glissé sur l’autoroute, notre Golf s’engage dans les faubourgs de Poitiers : que c’est grand… Poitiers, toutes ces banlieues pour l’annoncer. Je m’attendais, allez savoir pourquoi, à une ville plate, une ville de plaine : non, la ville est nichée sur le flanc d’une muraille calcaire, genre Vallée de la Seine ou Matera (cherchons les grottes troglodytes, il y en a sûrement), et s’épanouit dans une boucle du fleuve. La Centre Ville est grand… on s’y perd… quand on ne connaît pas. ( a propos, pourquoi faudrait-il que Poitiers soit une grande ville : la prune est plus petite que la pomme, mais plus douce…)

Golfette sillonne la ville : les noms des rues sont sans surprise : rue Carnot, avenue du général de Gaulle (lui, c’est toujours des places ou des avenues, pouvez vous imaginer une ruelle De Gaulle ?), rue Gambetta… je m’attendais à une rue Michel Foucault, Ronsard ou Du Bellay, Champlain, Aliénor d’aquitaine, il y a des tas de pictaviens célèbres… Très conformiste ce Centre Ville : Hôtel de Ville, Palais de Justice, Eglises, et bien sûr, tout ça, c’est beau… des parkings souterrains payants, des rues piétonnes avec des magasins ouverts le 1er Novembre, des distributeurs de préservatifs, des restaurants à gogo, et gastronomiques, des tas de bus…
Golfette a du mal à se garer, les places de parking sont rares, et pourtant, elle doit s’entraîner aux créneaux !
Notre Golf a bien mérité, passé 350km, elle grince, elle gémit : elle souffre, c’est sûr, mais d’où ? Délaissons la pour le TGV : savez vous que Poitiers est à 5mn de Paris? Je me suis assise, j’ai fermé les yeux 5 min, et quand je les ai rouverts, j’étais à Montparnasse !!!