poirebellehelene

... au caramel poivré

lundi, septembre 10, 2007

ô poire, suspends ton vol....

La question n’est pas : « qu’est-ce que l’être », mais « comment être ? »
Etre, c’est d’abord naître, puis se connaître, puis envisager sa mort.
Cela demande l’intégration du temps, et l’apprentissage des sens.

Etre, exister, être conscient, c’est consommer du temps.
Consommer du temps, mais pas seulement, il faut conjuguer ce temps avec l’espace.
Si le temps passe, se contente de passer, je n’existe pas.
Il faut pour exister : le temps stimulé par les sens
La sensation donne son sens au temps.
L’espace, c’est les sens : le sens, c’est bien une direction.
L’espace, c’est ce que j’entends, ce que je vois, ce que je touche.
Je n’existe que si, dans le temps, je vois ou j’entends, ou je ressens quelque chose …
Et la sensation influe sur le temps : le bonheur ralentit le temps, la douleur l’étire.

Le corps est le lit ses sensations, les sensations sont l’illusion du corps.
L’esprit, ou l’âme est le lit du temps, le temps est l’illusion de l’esprit.
Quelle tentation de croire à l’immortalité de l’âme puisque le temps continue après la mort…
Le sexe permet l’illusion de l’immortalité du corps par la reproduction.

dimanche, septembre 02, 2007

Oiebellehelene.

Il y a bien longtemps, bien longtemps avant qu’elle ne devienne Poire, la Belle Hélène élevait des oies dans les cours de son palais. Si Homère avait été Shakespeare, il eût dit que les oies étaient ses « pets »
En ces temps antiques, les hommes affectionnaient l’oie. Il ne manquait pas d’adjectifs pour vanter ses qualités : douce et affectueuse, sociable et docile, fidèle et dévouée, intelligente…Et en retour, l’oie aimait les hommes, passionnément fidèle à son maître, jouant avec ses enfants. Sentinelle sûre et vigilante, toujours prête à jeter le cri d’alarme, on la préférait de loin aux chiens. Non seulement pour la garde de la maison, mais aussi pour guider les aveugles, leur pinçant la robe avec leur bec !

Mais, à ses Oies, Hélène finit par préférer un Coq : elle s’acoquina donc avec Pâris et vogua vers Troie. C’est ce qu’on appelle le Destin.
Puis, voguant à travers les siècles, elle se retrouva Poire à Paris…. C’est ce qu’on appelle la Fatalité.
Hélène devint poire, et l’oie, si intelligente, devint niaise, blanche ou non…
Plus de sentinelles, mais des alarmes électroniques. Les aveugles sont pris en charge par des institutions. Elle tenta bien de reconquérir l’affection de l’homme en offrant ses plumes aux encriers, ses duvets pour les édredons…
Rien à faire, on la traite quasiment comme un ennemi : on l’aime mieux morte que vivante. On lui dérobe ses viscères, on rôtit sa carcasse !

Pourtant, l’oie est toujours la même, toujours remarquable. On continue à admirer son sentiment maternel inégalé : c’est une mère parfaite.. et le père est parfait aussi !

Entendu à la radio cette phrase : «Je suis un oeuf d'aigle couvé par des oies"
Phrase recueille dans l’enceinte du Palais de Justice.

La mère du petit aiglon n’est pas aussi parfaite que la mère oie, mais elle assure : elle pond 2 œufs. Et puis, ça se gâte : l’aîné des aiglons tue le cadet : il aura ainsi plus à manger.
L’aigle fratricide a grandi, il vole jusqu’au dessus des crêtes enneigées, il peut voler de longues heures en spirale, sans le moindre effort. Il est fort, il est puissant, il est craint.
Il plane, à l’affût, fond sur ses proies et y plante ses serres acérées.

J’ai découvert la légende indienne : « L’aigle et les poules. »
Qui suis-je, aigle ? poule ? oie ? il est vrai que je plane un peu.
Restons Poire.