poirebellehelene

... au caramel poivré

dimanche, octobre 08, 2006

randautomne

Il fait beau devant la petite gare. Le toit du café (rendez-vous des randonneurs) est truffé d’antennes et paraboles, on se croirait au sommet de la Tour Eiffel. Des avions sillonnent, croisillonnent silencieusement le ciel, ils vont d’un horizon à l’autre, semant leur ligne blanche. Je remonte le trait blanc jusqu’à l’avion, si petit qu’on ne le voit pas : il me faudrait des lunettes de 7 lieues. On dirait un ténia, je le suis d’en bas jusqu’à sa tête microscopique. Les pilotes se sont levés tôt, le café au lait avec ou sans croissants a déjà fait un bon bout de son chemin.
Assez rêvé, en route, la cadence est rapide, feuilles, châtaignes et glands défilent sous mes pieds. Je ramasserais bien quelques châtaignes pour la Petite Fadette, mais elles sont si ridiculement chétives.
Le feuillage du sentier encorbelle nos têtes. Quelques rayons de soleil tentent de réchauffer mes cuisses vernissées de froid sous la toile fine du pantalon (bleu marine pour être précis)
Sans doute un des derniers week ends ensoleillés et doux avant la Toussaint, les chemins sont encombrés de randonneurs (la Paroisse st Eugène … et les autres), ils s’entremêlent, se perdent et se retrouvent, de vélos (grand rallye ou promenades en famille), les parents encadrant consciencieusement des bambins casqués.
Encore beaucoup de fleurs, je ne l’aurais pas cru : roses, asters, dahlias, mais surtout des baies de toutes sortes, grappes de baies jaunes, oranges, rouges, violettes, également prunelles bleues et blanches.
Des champs bien labourés, en attente de semailles ? Un avion de ligne glisse lentement, bien cambré, vers la ligne d’horizon, m’indiquant subrepticement la direction d’Orly.
Mes cuisses se réchauffent, elles sont encore un peu horripilées par le froid.
Les arbres n’ont pas encore adopté les couleurs d’automne, il n’y a que la vigne vierge pour arborer un rouge qui en paraît agressif. Nous passerons devant le château de Breteuil, avant la pause déjeuner dans un petit cimetière ensoleillé. Il fait chaud, mes cuisses n’ont plus rien à dire.
Et puis au terme d’une longue côte, le château de Chevreuse, (berceau de Racine), le château de Coubertin (celui des Jeux Olympiques), et sa ferme : on a même la chance de voir la traite des vaches (youpiii !) et, corollaire inévitable, d’acheter du (bon) fromage.
« Le confort d‘être conforme ». Cette expression, glanée au détour d’un sentier m’a interpellée, et je la garderai : Filons chez Conforama à la recherche du canapé du conformisme…