poirebellehelene

... au caramel poivré

samedi, août 25, 2007

La Poire se rebiffe!

La Poire est un piètre jardinier : l’an dernier, j’ai semé des dizaines de graines de tomates : un seul plant rachitique est sorti, il a donné une fleur jaune, ce fut son chant du cygne, il s’est éteint.
La cultivation, c’est pas de la contemplation. Je n’ai pas mangé de tomates du jardin, mais j’ai appris qu’une fleur jaune précède la tomate verte, puis rouge, quand tout se passe bien.

Cette année, j’ai planté 40, je dis quarante, oignons de dahlias : 3 rachitiques sont sortis, ne donneront que des feuilles ; 2 sont grands et forts, grâce à la pluie bienfaisante qui les arrose quotidiennement, et je mise sur eux. Mais 2 sur 40…c’est misérable. Je sais, 40 oignons, il y a de quoi pleurer ! mais il ne suffit pas de pleurer sur des oignons pour qu’il en sorte des dahlias.

J’en suis réduite à observer les petites bêtes : les papillons… les coccinelles… de plus en plus petit… il ne me reste à admirer que les fleurs qui poussent toutes seules !

__ Poire fleur bleue, je te vois nostalgique des violettes, des myosotis… la Poire, tu deviens blette...arrête de contempler, de susurrer, de rêver ! Poire, mords un peu, montre les dents ! Si tu tiens aux fleurs, et même aux fleurs bleues, que ce soit au moins un Chardon… Ecosse tes petits pois si tu veux, mais pique !

__Faut pas croire, je peux être cruelle, sadique : les petites bêtes, je ne les aime pas toutes. Les araignées, j’apprécie leurs toiles. Cette année, les bourdons me boudent, je me console avec de rares sauterelles, venues de nulle part, mais les limaces et les escargots, je les hais. Ces mollusques visqueux, embusqués le jour, pour se livrer la nuit à des médianoches, des orgies de feuilles tendres, vampirisant mes plantes favorites ( je vois rouge), dont je retrouve au matin les feuilles réduites à leurs nervures se tendant douloureusement vers un ciel qui se tait.

La Poire protège le faible et l’opprimé.

Je suis donc devenue féroce. Un beau matin, un sourire sadique aux lèvres, j’ai distillé, au pied de mes plantes meurtries, des granulés bleus, poison conseillé par un sorcier de confiance.
Je me suis couchée sereine, pleine d’espoir, j’ai fait de beaux rêves.
Le lendemain, sans pitié ni empathie, j’ai vu, avec satisfaction, sortis de leurs repaire, limaces et escargots devenus insomniaques, errant désemparés en plein jour sur mes pissenlits, mes trèfles, ma mousse , laissant derrière eux leur trace gluante, fuyant désespérément, complètement déboussolés, grimpant même au mur de la maison…car ils sont bêtes, c'est normal, mais de surcroit, idiots!
J’ai repéré avec délices les limaces mortes, les coquilles vides, balancé chez le voisin les escargots encore vivants. Les limaces, je ne touche pas, mais j’ai fait exprès de ne pas éviter avec la tondeuse une grosse limace orange.. oh, le carnage.. un mini darfour !

J’ai mordu, et le goût du sang m’a prise: demain, je règle leur compte aux pucerons des rosiers.