poirebellehelene

... au caramel poivré

jeudi, décembre 21, 2006

Hiver

L’hiver est à la porte, gonflé de ses bourrasques. Les pommes de pin gisent sur le sol, massacrées. Dans les branches, les rescapées tremblent, s’agitent. Valse dérisoire des feuilles mortes toutes chiffonnées, informes;
L’hiver est à la porte, il est passé par les fenêtres, on frissonne sous les couettes. Faut s’y faire, c’est l’hiver, il est là pour au moins trois mois.
Fini les petits arbres rouges poético primaires à la Lucie Delarue Mardrus. Encore quelques vagues branchages dorés, mais les arbres sont nus. On voit tout ce qui s’y passe, les écureuils ne peuvent plus se cacher, ils traversent à découvert, de branche à branche, d’un arbre à un autre. Les conifères, toutes aiguilles dehors, ont fière allure au milieu de ce désastre. Fatigués malgré tout : en voilà un qui s’accoude, sa branche s’appuie rondement sur le sol.
Les pies sont bien gauches avec leur longue queue bicolore, elles se prendraient bientôt pour des paons.. Les corneilles hitchcockiennes dandinent leur ventre noir sur la prairie verte labourée par des sportifs à ballon.
Un arbuste réussit à afficher des fleurs blanches : où les a-t-il volées ?
Le jet d’eau, indifférent, fuse bêtement vers les nuages gorgés de pluie, puis s’écrase bruyamment dans le bassin. Il se croit malin. C’est trop bête, un jet d’eau. Grande gueule.