poirebellehelene

... au caramel poivré

vendredi, mai 18, 2007

Matri(k)is

Premier tableau

Sur le pont d’un bateau, deux hommes font les singes
Beaux corps luisants d’athlètes, dignes de la Grèce Antique
Jumeaux, parait-il, cela ne change rien à l’affaire.
Sous la voile blanche tendue, à toutes les heures du soleil,
Ils sont tout muscle, souplesse, ce sont des félins, des singes, des reptiles
Mais surtout des gamins…
Peut-être se voient-ils, rivalisent-ils dans leur danse animale ?
Crescendo sonore, ils se touchent, puis s’enlacent :
A deux, c’est plus sympa, plus drôle, plus agréable..
Dans la voile, un visage de femme sourit et s’évanouit…
La femme existe donc, et on l’attend...vainement.

Que font ils donc sur ce rafiot à voile ?
Arriveront-ils un jour en Amérique ?
Ou s’enliseront-ils dans les alizés ?

Deuxième tableau, enfin les femmes !

La première ambiguë grande femme au crâne rasé,
Seule, sur fond de mélodie arabe
Elle a l’air dur, en noir et blanc, serait-elle Lilith ?
Accouche-t-elle ? Huit femmes colorées
Du violet indigo jusqu’au rouge, déboulent de la matrice,
Jouent de tout, de la tête, des cheveux, des bras des jambes,
Troupeau qui se déroule sous la loi de Lilith.
Elle les fouette, les mène tambour battant,
Femme dans les délices de l’hystérie ou les douleurs de l’enfantement
Cheveux au vent ou encapuchonnées, l’une s’essaye à chanter,
Parfois une ou plusieurs échappent à sa tutelle, singulièrement punies,
Jetées et trainées à terre… puis toutes en chœur s’esclaffent et babillent…

Ces femmes seraient–elles donc esclaves ?
Lilith est menaçante…
Mais où sont donc les hommes ? toujours sur leur bateau ?


Au delà des envolées gracieuses, de la fluidité des couleurs,
Je reste sur une frustration :
Je ne comprends pas le (k)is du titre
Je ne comprends pas l’arabe, j’aurais aimé entendre qu’il s’agissait de berceuses
Hommes et femmes devraient se rencontrer… comme dit la chanson :

« Une femme sans homme, elle n’a pas d’âme
Un homme, sans femme il reste en panne… »


Les Rendez-Vous Choregraphiques de Sceaux
Les Gémeaux, samedi 12 mai
Choregraphie: Abou Lagraa
Compagnie La Baraka