poirebellehelene

... au caramel poivré

samedi, janvier 19, 2008

Rêve

Qu’il fait bon ouvrir les yeux à 3 heures du matin.
Montrer à la nuit que pendant qu’elle dormait, le jour l’a doublée… il fallait rester vigilante…

Mon rêve s’est enfui, j’ai beau lui courir après, par où est-il passé, je ne vois même pas le bout de sa queue, il s’est évanoui, aucune trace, et pourtant, il était bien là, je n’ai pas rêvé !!

Le rêve laisse le champ libre à ma pensée : à cette heure, elle voyage en noir et blanc ; non, dans l’embarras du choix, elle a choisi le gris… souris, sourions, souriez, vous êtes filmé !
Non, c’est une blague… un blog ? je croyais que vous aviez dit une « blague »… Tournesol, concentrez vous sur votre pendule… il est minuit, docteur Schweitzer… l’air du large… Mille sabords, Tintin, venez voir : la Poire s’est rendormie !!

jeudi, janvier 10, 2008

Miscellaneous

Je m’arrache du lit pour retrouver les randonneurs sur le quai du RER et les petites conversations du jour le jour, froid, pluie, chaud, meteo..

Toute la troupe est montée dans le train et babille, sécu, lunettes, cotisations, voyages, marché provençal, marché africain, j’essaye mais je n’arrive pas à manger dans cette assiette.

Je préfère m’attarder sur une petite mamie qui mange un avocat. Allez savoir pourquoi vous vient l’envie de manger un avocat dans le RER entre Nanterre-Préfecture et Houilles un dimanche matin… mais pourquoi pas, chacun ses habitudes.
Souvent, les mamies sont fluettes et petites comme des petites filles, et je me demande toujours si elles ont toujours été comme ça ou si c’est venu en vieillissant.
Elle a l’air classe, ma mamie, avec sa jolie doudoune gris légèrement bleuté, et son petit chapeau cloche mauve, la fleur au dessus de l’oreille gauche, chaussures de pro, taille 35, pas plus. Le chapeau ôté, les cheveux gris ondulés se retrouvent ma foi un peu chiffonnés. De son petit canif, elle ouvre l’avocat, écarte le noyau, et mange la chair à la petite cuillère, lentement et proprement. Il ne me semble pas très mûr, l’avocat. Un petit étui rose contient du sel, distillé méticuleusement. Je suis fascinée par cette application méthodique, cette technique sûrement rôdée. Les déchets sont séquestrés dans un petit sac plastique en attendant meilleure fortune.
Là, moins de classe, ça se gâte, elle cure sa bouche avec l’annulaire, je devine même un tressautement de dentier, dommage..

J’en reviens donc à mutuelle, cotisation, retraite, prélèvements… le sujet est inépuisable.
Le RER sort du tunnel et un jet de soleil m’inonde le visage, c’est bon, il fait beau.
Toute l’équipe est là : le groupe des randonneurs retraités (GRR, non je ne rugis pas), équipés en baroudeurs, le matériel de survie dans le sac à dos. Marchons donc !
C’est beau Cergy, tout en hauteur, vue sur la Défense, la Grande Arche quand il fait clair. Mais frisquet. En bas, les étangs, l’Oise avec ses canards, et tout un tas d’aménagements pour les sportifs, les familles, les enfants. (tous bien à l’abri aujourd’hui)
Le sol est boueux, mais un baroudeur, ça doit revenir crotté, sinon, c’est que ça a fait semblant. Le vent est froid. En voilà un qui n’a pas aimé le dernier Woody Allen : je ne lui cause plus, tant pis pour lui, il ne connaîtra pas le son de ma voix.
Pour les chaussures, le Vieux campeur, on y est très bien conseillé.
Ciel, quelqu’une s’approche de moi et me fait la causette, eh bien allons y, faut pas croire, moi aussi je suis capable de parler de tout et de rien, je suis capable d’être sociable.
J’aborde le sujet : la randonnée peut elle être considérée comme un sport : tout particulièrement la randonnée d’aujourd’hui, plan plan, vitesse ballade, on n’avance pas.

Je garde le micro assez longtemps, jusqu’au déjeuner dont je ressors abattue : les portables tuent les oreilles ou le cerveau ou les deux, les micro-ondes dénaturent les molécules (si par malheur vous en détenez un, le jeter immédiatement par la fenêtre), les légumes non bio contiennent tous les déchets et la pourriture de la terre (se méfier tout particulièrement des carottes), je ne parle pas de l’eau, de l’huile. Mangez du quinoa. Rouge. Ca se cuit comme du riz.

Encore quelques foulées dans la boue. Les arbres n’arborent que leur gui. Les branches des tilleuls, fraîchement élaguées montrent leur poing.
La boucle est terminée, re-voici la gare du RER. Même pas fatiguée.
La prochaine fois, je vais avec le groupe jeune et rapide, tant pis si j’en meurs.