poirebellehelene

... au caramel poivré

samedi, septembre 30, 2006

amour


La publicité d’Eurostar pour un week-end en amoureux à Londres me révulse (et une poirebellehelene révulsée, ça craint): un ovule sur le plat s’est laissé investir par un caramel anglais butterscotch à queue spermatozoïdesque, laissant le reste du paquet jeté dans un coin. Je sais, je manque d’humour.
L’amour est omniprésent dans notre monde, brandi comme un étendard, un passe-partout qui excuse tout, autorise tout. L’amour dévalorisé, désacralisé : la dulcinée un œuf au plat, et le séducteur un bonbon anglais. L’amour à toutes les sauces, l’amour en friture, l’amour qui se mange, l’amour produit de consommation..
Calme toi, poirebellehelene et sors dans ton jardinet, vois les feuilles dévorées par les limaces amoureuses…

mercredi, septembre 27, 2006

cultivons notre jardin

Ce matin, comme chaque jour, France-cultivateur m’éveille en fanfare : s’égosille, l’œil jaune et la voix rauque, il débite sa litanie de cochoncetés. Je dois fuir sous la douche, sauvée par l’eau…. Je m’enduis généreusement d’une géniale crème pour les pieds et voici qu’il m’entreprend avec le loup et l’agneau, se met en quatre pour raconter à mes pauvres pieds la guerre des boutons ! Il m’annonce la pluie, le vent la grêle, et pour finir me prévient que même quand il fait beau, on peut en mourir. Enfin, il fait son enquête dans les cours de récréation chez les joueurs de billes, il voudrait que les gagnants partagent avec les perdants, alors à quoi bon jouer ? il a même été jusqu’à interviewer un proviseur…
Je préfèrerais que ce Cultivateur se penche sur mon jardin, que sous on regard avisé mon gazon envahi de mousse et de lichen, fleurisse de trèfles à quatre feuilles, que mes tomates poussent comme des champignons, et qu’il arrive enfin à faire fleurir mes dahlias borgnes (je pourrais même dire aveugles). Apparemment, il s’est contenté de jeter un sort à mes pissenlits qui n’en finissent pas de fleurir et de se reproduire.
Déçue par France-Cultivateur, hier soir, dans un moment d’ivresse, je me suis liée à Versace, dans l’espoir que sa science infuserait dans mon blog et saupoudrerait mes plates-bandes.

mardi, septembre 26, 2006

vivre

Le conflit est-il l’essence de l’existence, ou bien exister est-il un art ?
La lutte pour la vie ou l’art de vivre ?
J'ai posé la question à Johnny, et il m'a répondu: "j'ai oublié de viiiivre"...
J’ai posé la question à mon piaf et il s’est mis à chanter : serein, le k n’a ri. Chana tova…
Depuis hier, j’héberge un K..lamondin, venu tout droit de sa K..lamondie natale…béni soit-il!
Comprenne qui voudra...

vendredi, septembre 08, 2006

clair de lune

Je respire paisiblement, le vent souffle plus fort que moi, il cravache les nuages, prend le sapin pour un prunier, accrochez vous les pommes, tenez vous bien les feuilles caduques. Il ébranle le laurier qui caresse la toiture, elle en craque de plaisir : le clair de lune, c’est romantique. Elle n’a pas changé la lune, depuis Maubeuge, il y a 50 ans, pourtant on lui a marché dessus : la même face de lune, et elle n’a pas pété les plombs, elle éclaire toujours..
Au matin, bonjour les épines, j’ai cueilli une rose, remontante de je ne sais quand, toute rouge, toute belle, les pétales toutourlés, tout dernier parfum de mon jardin.

mercredi, septembre 06, 2006

palais de la découverte

... ou découverte du palais! non, poirebellehelene n'est pas devenue un blog cuisine et il se peut d'ailleurs que ma découverte personnelle soit de notoriéré publique... Si d'aventure j'ai un lecteur branché potage, peut être me répondra-t-il que j'enfonce une porte ouverte, et que je n'ai aucune chance dans la course au prix Nobel du potage.
J'ai donc par hasard découvert le"potage épinards-artichauts". Le hasard n'enlève rien à mon mérite, beaucoup de découvertes relevant d'un hasard- qu'il faut, certes, savoir mettre à profit. Hasard ou circonstances: voyez le cas d'Archimède qui barbotait voluptueusement dans son bain, ou de Newton qui se régalait des premières pommes en se prélassant sous le pommier.
Un brainstorming nocturne risquerait d' accoucher au petit matin d'un fromage de chèvre à la betterave à intégrer dans un menu rose... ça s'est déjà vu.
Quant à moi, tout débuta par mon incapacité viscérale à jeter de la nourriture. Les petits chinois de mon enfance ont marqué mon hypothalamus au fer rouge. Toute denrée comestible peut et doit être recyclée, réhabilitée, voire retrouver des lettres de noblesse.
Me voici donc devant un reste de fonds d'artichauts méprisés bien que cuisinés aux oignons et au thym... un fond de bol de sauce de poulet rôti marine dans mon frigidaire en attendant son heure de gloire... un fond de sac d'épinards surgelés s'ennuie dans mon congélateur envahi de givre et que j'ai dans l'idée de dégeler.
Et voilà, tous les fonds réunis ont donné naissance à ce délicieux potage, vert épinard à l'oeil, velouté au palais et adouci par l'artichaut, embaumé de thym et de poulet. Je pense, une prochaine fois, ajouter une touche de crème fraiche ou de lait de soja afin d'adoucir la couleur vert un tantinet agressive.
Si vous détestez les épinards et si les artichauts vous occasionnent des flatulences, repliez vous sur marmiton.com!