poirebellehelene

... au caramel poivré

vendredi, juin 15, 2007

Pars pour la Crête...


Pars pour la Crête, pars pour la Crête pars, pars, pars…
Pars pour la Crête que rien ne t’arrête…
5h du matin à Roissy, ce n’est pas de l’héroïsme ?
avec bagages, mais sans armes, même pas de tout petits ciseaux…
Que diable vais je faire en Crête ?
Y aurait-il encore des déesses sur le mont Ida ?
Je vais troquer transitoirement l’écriture bloguesque pour le Linéaire B…

On m’a déjà chargée de mission : les crétins viennent ils de Crête ?
Il y a donc des innocents qui n’ont pas lu Tintin et entendu le capitaine Haddock… tout un chacun sait que les crétins viennent des Alpes !!!
On les appelle crétins, par déformation de « chrétien », car pauvres en esprit et incapables de pécher…
ou encore, de « creta » qui veut dire craie, car leur teint est blafard… voilà qui nous ramène à la Crête… les montagnes de Crête seraient-elles blanches comme la craie ?
Quoiqu’il en soit, tout le monde sait maintenant que les crétins souffrent tout simplement d’une insuffisance thyroïdienne liée à la carence en iode de l’eau des vallées alpines…

J’ai lu le programme de mon voyage en Crête:on mange tous les jours, et 3 fois par jour, et chaque jour se termine par une « nuit à l’hôtel »… ouf !
Je vais voir des églises, des îles, des grottes, des musées, des palais, des icônes, des minarets, des fontaines, des tavernes, des monastères, des ruines, des danseurs, des villages, des ports, des ruelles, des sites grandioses… qui dit mieux ?
Nous allons, paraît-il, marcher « à pied »

Enfin, je compte bien m’adonner au régime crétois : salades, tomates, concombres, oignons, jus de citron, jus de fruits sans sucre, huile d’olive, lait de chèvre et de brebis, du poisson, un peu de vin rouge…
Et à tous les coups, je reviendrai centenaire…

lundi, juin 11, 2007

Marbella


Atterrissons à Malaga,
Suivons la fête à Marbella.
Arpentons la ville « antica »
Vers la place Altamirana.
Ruelles, fontaines, placettes,
On peut y manger des crevettes,
anchois, marescos, espadon..
Du Rosé, nous nous régalons…
Demain, place des orangers,
Churros au petit déjeuner !

Elle est fin prête, marions là,
En robe blanche à falbalas..
Sous le voile, quel beau chignon !
L’accroche-cœur est si mignon..
Allons à la bénédiction,
Brisons le verre, que d’émotion,
Pleurons les absents, mais chantons,
Et ce soir, tous nous danserons !
On se connaît, se reconnaît
Copine, cousine, à Tanger,
Ou bien était-ce à Mogador ?
Décolletés, colliers en or,
Toilettes, paillettes, mais ici,
Je suis la seule en canitie…

Cette semaine, c’est la Féria
Tous font la fête à Marbella ,
Jeunes et vieilles, petits et grands.
Robes gitanes à volants,
Les talons frappent, les mains en l’air,
Matrones aux hanches débonnaires,
Tailles fines des jeunes filles
A l’ éventail et en mantille.
Et demain pour le défilé,
Les caballeros seront prêts.

La Sierra veille sur la mer,
Mosaïque de tous ses verts,
Arbres du soleil, oliviers,
Palmiers, yukkas, bananiers…
Ou volubilis aux fleurs rouges..
Même les lézards ont la queue rouge !
Village andalou au soleil,
Vieilles ruelles, quelle merveille,
Maisonnettes blanches, cimetières
Tout éblouissants de lumière.

Les promeneurs du front de mer,
Vers les strings et les seins à l’air,
Détournent forcément les yeux :
Marcher en crabe, c’est dangereux…
Sur le sable, petits moineaux
Deux, puis un troisième jumeau !
Ma horchata bue sur la plage,
Comme je n’aime pas la nage,
Je marcherai vers le soleil,
Bronzer mes jambes jusqu’aux orteils.

dimanche, juin 03, 2007

Henné

C’est un beau mariage, un très beau mariage. Cet après midi, Monsieur le Maire a briefé les mariés. Avec sa bénédiction, ils ont tout pour être heureux.

Ce soir, c’est le Henné, caftan et djellabah de rigueur, comme là bas, au Maroc.
L’apéritif est panaché : rouleaux printaniers et gingembre à la japonaise, légumes crus au ketchup et mayonnaise, saucisses et boulettes à la moutarde, omelette orientale, boutargue, saucisse de foie comme chez Rahamim (mais où est donc tehan ?), pissaladière, canapés variés…
Coca, Martini, Whisky, tout le monde est arrivé, on s’est embrassé, félicité, la mariée est si belle dans son caftan brodé blanc.. la maman est émue..
Un jeune homme en kippa : « Tiens, un juif ! »
« Mais ici, tout le monde est juif… » sauf quelques égarés !
« Ah, je croyais que tout le monde était arabe… »

On passe à table, les tables s’appellent Fes, Oujda, Marrakech… les tables sont basses, mais pas trop, des chaises, pas des poufs : concession de la tradition au confort
Assiettes en jolie poterie de Fès, bistre. Toutes les entrées sont là : artichauts au citron, aubergines, radis, choukchouka (« elle est presque aussi bonne que celle de ma mère… »)
Ça y est, un gros pâté de zaalouk d’aubergine sur ma belle djellabah dorée…
Le mot d’ordre a été suivi : tenue orientale. Les jeunes garçons ont le tarbouche sur la tête, mardi gras ou pourim ?
L’orchestre s’est échauffé, le chanteur meneur est juif, et tous les musiciens sont arabes : tambourin, le violon, debout sur son cul de jatte, se prend pour un violoncelle, mais aussi batterie au complet, rien à envier à Alvin Queen, piano électrique.
« Et la mariée-et la mariée », « et le marié-et le marié », on les fait sauter sur les chaises, ils ne sont pas rassurés..
Et on danse, danse orientale, musique andalouse: tapez dans les mains, entrainez le cou, la tête puis les épaules, basculez une hanche…Si vous êtes pro, faites cascader les épaules jusqu’aux hanches, mouvements de mains à la balinaise…
Voici le saumon de la Baltique, orientalisé au piment rouge, le pain, c’est de la hallah
Pendant qu’on mange, le chanteur entonne un « mouel »en solo.
Et puis le couscous, fruits sucrés, amandes, abricots, pruneaux
Le vin, il a beau être Medoc 93, mis en bouteille au château, ici, ce n’est pas le repaire de Bacchus, mais il y a du coca, même du light.

Maintenant le Henné : le marié et la mariée, assis tailleur, chacun dans sa nacelle, sont promenés, puis la mariée s’assied sur le grand fauteuil incrusté de nacre, entourée de tous les paniers de cadeaux. Photos numériques à gogo, souvenir d’un jour..
Chacun ouvre sa main, un petit pâté de henné dans le creux de la main, bien appliqué par un bracelet de tissu noué sur le dos de la main, et pendant 10 jours, le tatouage nous rappellera cet instant. Et l’on chante, et l’on danse : « il a trouvé la plus jolie, elle a trouvé le plus gentil… oui, j’marie ma fille, j’marie ma fille, j’marie ma fille… »
Dorbi-ha, iachiani dorbi-ha….
Miracle, l’orchestre arabe reprend en chœur : « Torah temet natan lanou baroukh hachem ! »
N’oublions pas, c’est la Fête des Mères : « iammerimanensek, ya maamma… » et puis la Yiddish Mamma
Et le clou de la soirée, l’orchestre arabe entonne la Hatikva !

L’illusion aurait donc un avenir ?

Quelle belle soirée, la Mondialisation dans la Tradition…
Cauchemar de l’ethnologue, jouissance du psychanalyste.