poirebellehelene

... au caramel poivré

dimanche, octobre 29, 2006

patois

La Patois Charentais.. c’est le Saintongeais ! Je ne m’étonne plus, encore une fois, l’Aunis est muette ! Des 2 jumelles, c’est décidément la Saintonge qui a profité… Aunis, exprime toi donc !
Je vais le faire à ta place : pardonne moi d’avance mes fautes de patois…

Asteur, le drôle, o l’arrête pas d’bader, d’vironner…
_qu’est o qu’tas donc à matin ? qu’est o qu’tu beurdasses ? i va t’mette in calotte ! enfile donc ta thiulotte , mets ton bounet et va dehors !
O s’est mis à jaspiner : I ai un mal dans l’échine et aussi dans les gneuils… il mouille, olé temps à cagouille…

Tantôt le v’la qui rentre :«o la queuqun dans thiau cagna? quetou qu’olé?»
O a mangé le ragoût de mojhettes… j’açertaine, olé une fine goule..
_olé beun.
O était à son truc. Et asteur, à la marienne, bien gueudé !

jeudi, octobre 26, 2006

aluette


Depuis toujours, je vois et j’entends de vieux nostalgiques du Maroc, s’éclater à un jeu bizarre. Les cartes sont espagnoles, en vieux carton corné. Ce ne sont pas de nobles cartes de bridge, lisses et vernies. C’est un jeu ou l’on triche, ou l’on s’esclaffe, j’entends parler de spada, coppa, bacca : ce jeu s’appelle « ronda ».

Les pictaviens jouent à « l’aluette ». J’ai retrouvé les mêmes cartes espagnoles (héritées, dit-on des mauresques), mais par la suite, ce sont les français qui les exportent vers l’Espagne.
Le jeu lui même vient-il d’Espagne ou bien est-il né en France ? M’est avis que le jeu est né en France, car la vache ne se prélasse-t-elle pas dans une prairie poitevine, l’épée n’est-elle pas celle qui adoubait les chevaliers, et la coupe ne ressemble-t-elle pas à celle du Graal ?
Ainsi, j’ai retrouvé les deniers, la coupe, l’épée, le bâton. La déclaration du jeu se fait par mimiques : faire la moue si l’on a la vache, lever les épaules si l’on a un jeu misérable.. et liberté de parole pendant le jeu !!! un vrai jeu de bandits, dit-on !

dimanche, octobre 22, 2006

randencore

Frisquet ce matin, courants d’air dans les couloirs et la bouche du métro.
Ils sont là. On attend quelques retardataires. Le chef mâchouille un bâton de réglisse : il n’a pas encore choisi entre Sego et Sarko, mais m’est avis qu’il a pris son parti d’arrêter de fumer.
Une fontaine sur la place, la vasque portée par plusieurs femmes nues contorsionnées. Elles n’ont pas la fière allure des cariatides, elles ont l’air de condamnées et ne savent pas s’y prendre. C’est grâce à l’architecte que la vasque est d’aplomb et que l’eau s’écoule.
Les prénoms s’égrènent, sitôt oubliés. Un mari, cheveux gris, sa femme cheveux rouges « vallée de l’Ourika », moustache pour l’homme, rouge à lèvres pour la femme, chacun ses lunettes, tout est conforme.
Une grue à l’horizon des immeubles… mais elle pivote !! c’est dimanche, le jour du Seigneur ou le jour des grues ??? Le crochet descend, à l’extrémité du filin. Sur un toit, 4 silhouettes s’affairent… je ne saurai pas la suite, nous partons vers l’ouest.
Froufrou des voitures sur l’autoroute, une armada de vélos vibre dans le bois. Les arbres ont encore toutes leurs feuilles, quelques uns sont tout dorés. Traversée de la Seine (par une passerelle..), le chemin monte sec, la vallée de l’Ourika a chaud et transpire. Ronron d’un train qui passe, dans une volée de cloches…c’est bien le jour du Seigneur.
By the way, Roland, à Roncevaux, ce n’étaient pas les Maures, mais les Basques. Et Marly, c’était la garçonnière de Louis XIV, détruite en 1804.
Deux séquoïas majestueux, les basses branches foncent vers le sol, pour se souvenir que ce n’est pas la bonne direction et repartir vers le haut en décrivant un élégant « s ». Les buis sont immenses. Parait le soleil, nous marchons bon train. « Le rythme est rapide » j’ai dit, et je n’ai même pas eu le temps de chercher un chêne à déraciner. Le rythme restera rapide (il paraît que nous sommes un groupe homogène… mais je ne me sens pas très homogène !)
Après la pause repas, ce ne sera plus de la randonnée, mais de la course au pas de gymnastique pour rallier le Francilien.. Les cailloux du chemin défilent sous mes pieds, les châtaigners sifflent à mes oreilles. Je ne vois plus rien, les conversations se sont taries, mes pensées sont laminées par mon souffle, je suis un être végétatif, je vois la boite de chocolats royaux qui m’attend à la maison sur la table, toutes sortes de pralinés meilleurs les uns que les autres…
22,9 km à une moyenne de 4,9 km/heure…je m’endors dans le train du retour…

samedi, octobre 21, 2006

Des Gens qui dansent

Chorégraphie de Jean-Claude Gallotta, hier à Chaillot.
La vie, rectangle cerné d’une ligne blanche comme un court de tennis ou un terrain de foot.
C’est d’ailleurs en tennis blancs que la doyenne danse : Je m’y crois : moi aussi, je pourrais arriver à danser avec ma nuque raide.. bonjour l’illusion !
Dans ce cercle de la vie, on tourne en rond, on virevolte, on fait des signes, des phrases, on chante, on danse, quoi, sur une musique qui vibre, qui emmène tambour battant. Entrons dans la ronde, entrons dans la danse, vivons.
Harmonie des danseurs, ou chacun son truc, seul, a deux, à tous, petits groupes ou unisson..
J’aime ce spectacle « ouvert », chorégraphie qui est à la danse classique ce que la nouvelle est au roman.
Rien de ficelé, de ligoté, de figé, la construction est une ébauche, je prends mon envol.
Les danseurs me font la courte échelle, me donnent de l’élan, c’est le premier pas qui compte.
Surgit Miller sur son lit de mort : « alive till the end », belle leçon de mort…« Il n’est pas un de nous qui ne soit coupable d’un crime : celui, énorme, de ne pas vivre pleinement sa vie » (Sexus)
Regardons les danseurs : la danse n’est-elle pas la façon la plus pleine de vivre sa vie ? Merci à Jean-claude Gallotta de nous faire vivre avec eux le temps d’une soirée.
Encore une fois, on va me dire que ce que j'écris est incompréhensible... alors, je crée un lien avec quelqu'un de lisible...

poitiers, poitou, poitevin..

Poitiers, Poitou, Poitevin…
…ou plus chic : Pictavien..
J’ai appris des tas de choses sur Poitiers, ville sainte, saine et savante !
Poitiers est le Chef Lieu du Département de la Vienne…. Que mes maîtres me pardonnent, je l’avais totalement oublié celui là, éclipsé par Sissi et Francois Joseph, perdu dans les embouteillages légendaires juste au dessous de Lyon lors des départs des vacanciers vers le soleil.. (Et pourtant, j’étais très forte en départements, je savais les réciter à l’endroit, à l’envers, dans le désordre, avec tout leur assortiment de chefs lieux, sous préfectures, je pouvais les poser les yeux fermés sur la carte de France… sacrée Sissi !)
Eh oui, le Poitou comprend la Vendée, les Deux-Sèvres (tiens tiens, jumelles comme les Charentes ??), et la Vienne. Le Poitou serait ce qu’on appelait la Saintonge… mais où est donc passée l’Aunis ?? Je me souviens, qu’ils allaient toujours la main dans la main, peut-être même qu’ils avaient des menottes car on les bradait toujours ensemble…l’aunisetlasaintonge ! L’Histoire s’attribuerait l’Aunis et la Saintonge, et la Géographie le Poitou : je retiens cette transaction.
Poitiers, « Seuil du Poitou », vit le Prince Noir l’emporter sur Jean le Bon., super sujet pour une bd, origine, pour sûr, du Festival a pris racine dans la région. BD, mais aussi littérature culinaire : Les éditions Mangeclous ont investi le restaurant du golf municipal de la ville de Niort les 2 et 3 septembre derniers, mijotant le titre à paraître en Novembre « Les recettes des bords du green ».
Quant aux recettes locales, elles sont aussi très « green », elles sentent l’herbe mouillée, les vaches dans le pré, les sous bois marécageux, la mer et la rivière, le cochon dans la ferme, les chasseurs dans les bois : oseille, chou, épinards et fromage blanc dans le farci poitevin, embeurrée de chou, jambon au cincarat, soupe aux fèves, œufs aux oronges, chaudrée, pâté de lapin, céteaux au beurre, friture de raiteaux, créat à la charentaise, escargots, jambon aux mojettes, canard aux petits navets, canard de Challans… j’en passe et des meilleures : ça vous en bouche un coin ! Mais moi, ce que je préfère, ce sont les desserts, et là, je suis servie : l’angelique, cette « belle ombellifère aux tiges vertes et charnues », confite à Niort, le coup de Jarnac, la tabarée de prunes, l’alise pacaude, le tourteau fromagé, les cassemuseaux, le clafoutis aux cerises (tiens, je connais !) et enfin, le sabayon Grande Champagne… à faire pâlir d’envie les tunesl !
Dans les rues de Poitiers, vous verrez des lions rampants, si vous vous hasardez dans la campagne, vous croiserez d’aventure des petits fedons (papa baudet, maman ânesse), tout aussi inoffensifs que les lions pictaviens. En revanche, si vous croisez un chevreuil, et tout particulièrement si vous êtes jogger, prudence : fuyez avant qu’il ne vous course !!!

jeudi, octobre 19, 2006

clin d'oeil

Il est 11h30, en ce dimanche, dans le métro.
En face de moi, ou plutôt en oblique, à 2 mètres, assise seule sur la banquette plastique bleue à 2 places, une jeune fille lit.
« La patiente », poche folio très mince. Elle fronce les sourcils, la lecture lui demande de la concentration plus que vraiment un effort : le français n’est probablement pas sa langue natale, mais elle le lit couramment. Elle tient le livre à 2 mains et suit les lignes d’un doigt de sa main gauche. Son regard baissé sur la page, je ne vois pas la couleur de ses yeux, simplement son front plus ou moins plissé par l’attention soutenue. Le visage est pâle, petit visage bien lisse, très jeune, pas une ride, pas une tache. Un rouge à lèvre discret, dans les vieux rose, redessine la bouche, petit nez retroussé, tiens ! une ombre sur la paupière, à peine visible, rappelle la couleur du rouge à lèvres. Le maquillage est soigné, mascara et léger contour des yeux. Cheveux mi courts, (ou mi longs), séparés sur le dessus de la tête, sans raie bien nette, châtain très clair ; inévitables mèches blondes, qui datent de plusieurs mois, concession à la mode, mais bien portées, pourraient être naturelles ; les cheveux, très fins, frisent au fur et à mesure qu’ils prennent de la longueur ; effet mouillé au niveau des pointes.

Elle a déjà tourné 2 pages, elle connaît malgré tout bien la langue. Elle est sérieuse, appliquée, on doit toujours pouvoir lui faire confiance. Elle paraît méthodique, organisée malgré son jeune âge, posée, fiable.
A chaque station , son regard se relâche, se porte vers l’extérieur, à peine inquisiteur, plutôt curieux, serein. Ce doit être la première fois qu’elle emprunte cette ligne. Je la vois alors de profil, petit nez en trompette, elle lève les yeux dans un regard circulaire. Ils sont châtain très clair, légèrement vert.
Elle reprend sa lecture. Elle tient le livre est trop près de ses yeux : serait-elle un peu myope ?

En travers de ses genoux, sa veste est soigneusement pliée, gris vert, plus ou moins cachée sous son sac, rose parme, un peu pastel, sac sport, quelques boutons et boucles cuivrés, mais pas trop, le métal reste discret ; fermeture éclair. Chemisette grise fine, aux poignets brodés, dentelle et petites perles, sous un débardeur en tricot gris à côtes et à col roulé.

Elle se gratte régulièrement : eczema ? allergie ? Sans détacher son regard de la page, elle se gratte la tempe droite et en profite pour rabattre une mèche vers l’arrière. Maintenant, la voilà qui se gratte le ventre sous son pull, puis l’épaule gauche, à nouveau le ventre, le dos du cou, derrière l’oreille. Le regard oscille toujours entre les pages du livre et la vitre.
Les mains sont fines, petites, blanches, soignées, elle doit travailler dans un bureau.
Les jambes croisées, pantalon de toile noire, collant noir à motifs ajourés dans des sandales à talons hauts. Les orteils sont découverts, une lanière de toile embrasse le talon puis se noue en avant, semelles de corde. Pourvu qu’il ne pleuve pas !

En arrière plan, sur un strapontin, un rouquin frisé, négligé, aux cheveux vaguement tressés, déblatère dans son portable en se curant méthodiquement le nez. Le produit du curetage va enrichir un pull sans couleur à force d’en avoir vu.
Et à sa gauche, par delà l’allée, une vielle dame à la peau tavelée, rides sinueuses au coin des lèvres, cheveux vaguement colorés, bien peignés du matin, mais irrémédiablement à la fois raides et frisés, sinueux aussi pourrait-on dire. Elle se tient bien droite, le port de tête raide, le regard vide et incolore. Bizarrement, tout en elle semble à la fois raide et sinueux.

La petite jeune fille continue à lire, à se gratter, à explorer ce parcours inconnu.
Nous sommes arrivés, regard circulaire, elle ouvre la fermeture éclair de son sac, y range « la patiente », piégée, qui devra attendre le voyage de retour pour voirle jour.. Surprise ! là voilà qui extirpe 2 petites choses de ses conduits auditifs, non, ce n’est pas un matériel audio (pas de fils), plutôt un genre de boule quies qu’elle range soigneusement dans un petite pochette plate noire..
Debout, elle enfile sa veste, courte, empiècement au niveau de la poitrine, évasée à la taille, ce qui lui donne un air élégant, habillé, le col est légèrement montant, « cheminée ». Le pantalon de toile en paraît tout simple, trop simple presque. Le sac rose parme en bandoulière sur l’épaule, elle consulte sur le quai le plan du quartier. Non, elle n’est jamais venue par ici, mais elle semble avoir trouvé ses repères et se dirige vers la sortie.
Perdue de vue !

dimanche, octobre 15, 2006

asobu

Je ne suis pas japonaise, mais je suis entrée dans le jeu ("asobu"signifie « jeu »)
Choregraphie de Josef Nadj inspiré par Henri Michaux.
Henri Michaux a écrit dans « Au pays de la magie » : « L’enfant naît avec 22 plis. Il s’agit de les déplier. La vie d’un homme est alors complète. Sous cette forme, il meurt. Il ne lui reste aucun pli à défaire »
Parti de là, un chorégraphe hongrois a ramené du Japon 6 danseurs et créé ce spectacle pour 24 danseurs dans la Cité des Papes, dans la Cour d’Honneur du Palais des papes à Avignon.
Je l’ai vu à Paris, au Théâtre de la Ville (pourquoi avoir effacé le souvenir de Sarah Bernhardt ?)

J’aime ce spectacle « inabouti », puisque l’on reste dans le signe corporel, sans aller jusqu’au mot. Produit de l’imaginaire du chorégraphe, déconstruction de l’écriture d’Henri Michaux, et enfin, proposition sur scène de différents tableaux harmonieux, portés par la grâce des danseurs, distillés par les projecteurs, et emballés par la musique. Le fil directeur n’est pas toujours évident, on a souvent l’impression d’improvisation, mais qu’importe, j’ai passé un bon moment.

Voici quelques tableaux que j’ai retenus : quelque échos du « dépliage » ou du « déroulage » peut-être même jusqu’au « repassage » de l’enfant pour devenir un homme présentable.
Au départ, j’ai été déroutée : grande table évoquant la Cène, un mannequin assis au centre, en costume noir, bandelettes sur le visage et les membres, bref sur tout ce qui émerge du costume : momie, blessé ? Heureusement, j’ai le décodage, je crois que ce sont les 22 plis. La Cène, car 12 protagonistes viennent s’asseoir autour de la momie. Je pense aussi au Commandeur qui attend ses invités à dîner…et en fait, sera installé, porté à bras d’hommes, pour assister à la projection de sa vie.
Aperçu des 24 danseurs, en particulier 6 japonais, Josef Nadj soi même, dans son éternel costard noir, mais là, tout le monde est pieds nus .La dominante des costumes est gris noir. L’éclairage est cru, les peaux blafardes. Et 2 barbus chauves, l’un qui s’acharnera à faire le singe sur un rythme de jazz, l’autre, à la barbe grise, a vraiment une tête de psychanalyste, et il sera tour à tour maître d’école, berger.. et psychanalyste, puisque tout cela n’est qu’un rêve !!
Je suis vraiment entrée dans le jeu, dans l’asobu, lors de la scène de la lapidation : au premier plan, 6 danseuses se tordent de douleur et finissent par s’effondrer sous les coups ; à l’arrière plan, 6 danseurs égrènent des cailloux dans des seaux. Lorsque tout est consommé, les tombeurs de pierres se coiffent de leur seaux, transmutés en moutons que le berger barbu conduit à la bergerie.
Scènes de danses primitives, les danseurs sont au ras du sol, à 3 ou 4 pattes, d’allure bestiale, sur fond de percussions (africaines ?)
Scène du maître d’école (barbu), qui fait la classe aux petits japonais sur une estrade, muni d’un grand bâton, ça a quelque chose d’une école coranique.
Scène d’ombres chinoises, bestiaire monstrueux, peut-être techniquement un exploit, mais idée facile, sans originalité.
Scène finale, le Commandeur-mannequin est dépouillé de ses bandelettes, son visage apparait d’un bois chaudement coloré, vivant, tout comme la peau des danseurs soudain bien bronzés par les UV des projecteurs, et qui viennent saluer .. pour laisser le mannequin en rade, tout seul sur scène, assis à nous regarder fixement.

Simple aperçu d'asobu: à vous de jouer !!
Sensibilité en accord avec Chez Galand.

dimanche, octobre 08, 2006

randautomne

Il fait beau devant la petite gare. Le toit du café (rendez-vous des randonneurs) est truffé d’antennes et paraboles, on se croirait au sommet de la Tour Eiffel. Des avions sillonnent, croisillonnent silencieusement le ciel, ils vont d’un horizon à l’autre, semant leur ligne blanche. Je remonte le trait blanc jusqu’à l’avion, si petit qu’on ne le voit pas : il me faudrait des lunettes de 7 lieues. On dirait un ténia, je le suis d’en bas jusqu’à sa tête microscopique. Les pilotes se sont levés tôt, le café au lait avec ou sans croissants a déjà fait un bon bout de son chemin.
Assez rêvé, en route, la cadence est rapide, feuilles, châtaignes et glands défilent sous mes pieds. Je ramasserais bien quelques châtaignes pour la Petite Fadette, mais elles sont si ridiculement chétives.
Le feuillage du sentier encorbelle nos têtes. Quelques rayons de soleil tentent de réchauffer mes cuisses vernissées de froid sous la toile fine du pantalon (bleu marine pour être précis)
Sans doute un des derniers week ends ensoleillés et doux avant la Toussaint, les chemins sont encombrés de randonneurs (la Paroisse st Eugène … et les autres), ils s’entremêlent, se perdent et se retrouvent, de vélos (grand rallye ou promenades en famille), les parents encadrant consciencieusement des bambins casqués.
Encore beaucoup de fleurs, je ne l’aurais pas cru : roses, asters, dahlias, mais surtout des baies de toutes sortes, grappes de baies jaunes, oranges, rouges, violettes, également prunelles bleues et blanches.
Des champs bien labourés, en attente de semailles ? Un avion de ligne glisse lentement, bien cambré, vers la ligne d’horizon, m’indiquant subrepticement la direction d’Orly.
Mes cuisses se réchauffent, elles sont encore un peu horripilées par le froid.
Les arbres n’ont pas encore adopté les couleurs d’automne, il n’y a que la vigne vierge pour arborer un rouge qui en paraît agressif. Nous passerons devant le château de Breteuil, avant la pause déjeuner dans un petit cimetière ensoleillé. Il fait chaud, mes cuisses n’ont plus rien à dire.
Et puis au terme d’une longue côte, le château de Chevreuse, (berceau de Racine), le château de Coubertin (celui des Jeux Olympiques), et sa ferme : on a même la chance de voir la traite des vaches (youpiii !) et, corollaire inévitable, d’acheter du (bon) fromage.
« Le confort d‘être conforme ». Cette expression, glanée au détour d’un sentier m’a interpellée, et je la garderai : Filons chez Conforama à la recherche du canapé du conformisme…

mercredi, octobre 04, 2006

poitiers

Je vais m’essayer à un « je me souviens » sur Poitiers.
Ce qui me fait penser que les anglais disent « Algiers » pour « Alger » : peut-être que, avant le passage d’Aliénor d’Aquitaine, Poitiers s’appelait Poiter
A propos de « je me souviens », je me souviens de l’Oulipo, la contrainte qui libère, Raymond Queneau, Georges Perec, nostalgie…By the way, nous n’oublierons pas, au Théâtre du Rond Point, les « Pièces détachées » de l’Oulipo, du 2 au 11 novembre.
« OUvroir de LIttérature Potentielle », nous sommes tous des potes en ciel, donc, décollons : « je me souviens de Poitiers »

« Poitiers, Poitiers, tout le monde descend » ou bien « 3 minutes d’arrêt », un chef de gare bedonnant qui s’agite, un drapeau à la main et un sifflet à la bouche. C’est ringard, mais pas particulièrement poitevin, d’ailleurs je suis sûre qu’il y a maintenant une gare toute neuve, pimpante, où les trains glissent voluptueusement au lieu de s’ébranler, où l’on composte des billets électroniques et où la cafeteria vous sert dans des gobelets en plastique. Il n’y a que les toilettes pour être toujours aussi vétustes dans les gares.
Je m’aperçois que je suis sèche sur Poitiers… et pourtant
Je me souviens du Marais Poitevin, j’imagine des barques sur des canaux, des rames, des saules pleureurs, de grands arbres qui se rejoignent au dessus des têtes, laissant à peine filtrer le soleil, mais aussi des bottes pour marcher dans la boue
Je me souviens de Charles Martel 732, aussi fameux que Marignan 1515. J’ai toujours cru que Marignan était une victoire (on n’aurait pas donné le nom d’un rue de Paris à une défaite), et pourtant quelqu’un a semé le doute dans mon esprit
Je me souviens que Poitiers a donné son nom au Poitou
Je me souviens qu’on dit « Charentes-Poitou », je peux donc aussi me souvenir des Charentes
Je suppose que « Charentes » est au pluriel à cause des charentaises puisqu’on a 2 pieds
Je me souviens que la Charente est maritime, donc l’autre ne l’est pas
Je me souviens du beurre « Charentes-Poitou », beurre de qualité, la crème des beurres, en général vendu par 2 plaquettes sous cellophane, comme les 2 Charentes ?
J’imagine donc de gras pâturages, des vaches plantureuses broutant marguerites et boutons d’or, vache qui rit de se voir si belle avec ses boucles d’oreille, ou vache sérieuse qui s’arrête de mastiquer pour me regarder fixement (les boules.. si c’était un taureau.. est-ce que je porte du rouge ?)
Je me souviens qu’on peut faire sécher les galettes de bouse de vache pour en faire un combustible de bas étage, et que la vache qui pisse évoque la pluie
Je me souviens que dans l’Histoire de France, il y eut un Comte de Poitou, et que le Roi l’appelait « Poitou », tout simplement
Je sais qu’il y a un Futuroscope à Poitiers, je l’ai visité, mais c’est une enclave, une zone internationale, comme Eurodisney, j’ai vu l’hôtel Ibis, j’ai fait les queues en baïonnette, mais je n’ai pas entrevu Poitiers, le Futuroscope m’a même caché Poitiers, il faut dire que l’endroit est célèbre pour ses illusions d’optique.

En fin de compte, marécage et pâturage seraient les mamelles du Poitou.
Toute honte bue, j’ai affiché l’étendue de mon ignorance.
Je connais toutefois les lettres de noblesse de Poitiers. TGV et DB : TGV, tout le monde connaît. DB reste à découvrir. Je n’ai plus qu’à enfourcher le TGV pour aller m’instruire sur place. Y serai-je voyeur ou voyou ? voyeuse ou voyelle ?

mardi, octobre 03, 2006

canitie

Je suis atteinte de canitie, la canitie la plus banale, la canitie sénile (rien à voir avec les seins). D'ailleurs, "canitie" vient du latin "canus", et je ne vois pas ce que la canitie a à voir avec les chiens. Enigme. Le cheveu serait également une énigme: "sorte de plante qui pousse sur le crâne de l'homme", celui de la femme étant nettement plus fertile.
Mes cheveux blanchissent. Ce phenomène est parfois réversible: c'est exceptionnel, mais possible, car, au fond de mes bulbes capillaires, les mélanocytes ne sont pas vraiment incapables, mais endormis. Peut-être, un matin, se réveilleront-ils avec moi.
Donc, je suis "métal", pas "gothique", mais je peux m'habiller en noir sans paraitre sinistre, car je brille comme un sou neuf. En fait, je suis bien assaisonnée: poivre et sel. Hypertendus et hémorroïdaires, tenez vous à distance. Non, c'est une blague de blog...
Avec mon auréole, je suis en odeur de sainteté: pour shampooïner mon auréole argentée, je suis donc passée au "miror".