poirebellehelene

... au caramel poivré

dimanche, mai 27, 2007

La p'tite Marie


Annonciation

Marie est assise, bien sagement avec ses petites couettes, sur un banc, on entend dans le lointain les cris des gamins qui s’amusent dans la cour de récréation. Elle est en petite jupette bleu-layette, elle rêve, se tâte, explore son corps, elle est toute seule.

Sur une musique d'Albator, surgit un extra-terrestre, au déplacement mécanique, géometrique, on dirait un robot: haut, bas, horizontale, verticale, il balaye l'espace, il pointe et repointe son index vers le ciel. C'est bon, on a compris, il y a quelque chose ou quelqu'un là haut.

Les anges ont un sexe: c'est la variété femme qui nous vient du ciel, mais femme masculine, il faut conserver l'ambigüité. Elle est en robe courte, bleu-ciel (forcément), mais foncé, presque bleu-marine ou pétrole, couleur des bas fonds du ciel. Ses cheveux sont ramassés en un chignon banane bien tiré, qui n'a pas souffert de l'atterrissage.

Marie est interloquée, pas très longtemps, tours de passse-passe, et la voici évanouie, à terre, sur le flanc, après un simulacre de fécondation par l'ange-robot dont l'index reste pointé vers le haut: nous avons bien compris, ce n'est pas lui le violeur, c'est une instance supérieure.

Marie gît à terre, violée, ça a du Rosemarie's baby, elle n'a rien demandé à personne, la p'tite Marie... Le robot a beau ouvrir les bras, les déployer comme des ailes pour nous faire croire qu'il est un ange... a-t-on des preuves? Il caresse le ventre de Marie , endormie, ou possédée...

Magnificat, chante Vivaldi...

Là voici qui se réveille, toute abasourdie, elle se tâte à nouveau, elle a toujours ses petites couettes, mais elle est entrée dans le jeu, elle danse avec l'ange, batifole avec lui, déploie aussi des ailes. Encore et encore, il pointe son index vers le ciel: ne pas croire que je m'amuse, je suis en service commandé. Puis, il s'en va, raide, à reculons, comme tiré en arrière, abandonnant Marie à nouveau seule, désemparée.

Elle regarde son ventre, le touche, puis tend ses bras ouverts vers le Ciel, sourd ou vide? En réponse, l'obscurité se fait...

Pauvre petite Marie, tout soudain fille-mère et plongée dans le noir...


Et puis, les Noces:

Des jeunes filles en robes courtes, colorées, à volants, jeunes filles des campagnes de l'Europe de l'Est, vives, sveltes, insouciantes, elles virevoltent...
Elles sont cinq à folâtrer avec leurs promis.
Vient le jour où elles revêtent leurs robes de mariée, les voici mannequins en robe blanche.
Puis, la fête est finie, défroquée, chacune est emmenée, au bras de son mari vers un destin inconnu...

Test psycho: Quel destin choisiriez vous? Le leur, ou celui de Marie?

vendredi, mai 18, 2007

Matri(k)is

Premier tableau

Sur le pont d’un bateau, deux hommes font les singes
Beaux corps luisants d’athlètes, dignes de la Grèce Antique
Jumeaux, parait-il, cela ne change rien à l’affaire.
Sous la voile blanche tendue, à toutes les heures du soleil,
Ils sont tout muscle, souplesse, ce sont des félins, des singes, des reptiles
Mais surtout des gamins…
Peut-être se voient-ils, rivalisent-ils dans leur danse animale ?
Crescendo sonore, ils se touchent, puis s’enlacent :
A deux, c’est plus sympa, plus drôle, plus agréable..
Dans la voile, un visage de femme sourit et s’évanouit…
La femme existe donc, et on l’attend...vainement.

Que font ils donc sur ce rafiot à voile ?
Arriveront-ils un jour en Amérique ?
Ou s’enliseront-ils dans les alizés ?

Deuxième tableau, enfin les femmes !

La première ambiguë grande femme au crâne rasé,
Seule, sur fond de mélodie arabe
Elle a l’air dur, en noir et blanc, serait-elle Lilith ?
Accouche-t-elle ? Huit femmes colorées
Du violet indigo jusqu’au rouge, déboulent de la matrice,
Jouent de tout, de la tête, des cheveux, des bras des jambes,
Troupeau qui se déroule sous la loi de Lilith.
Elle les fouette, les mène tambour battant,
Femme dans les délices de l’hystérie ou les douleurs de l’enfantement
Cheveux au vent ou encapuchonnées, l’une s’essaye à chanter,
Parfois une ou plusieurs échappent à sa tutelle, singulièrement punies,
Jetées et trainées à terre… puis toutes en chœur s’esclaffent et babillent…

Ces femmes seraient–elles donc esclaves ?
Lilith est menaçante…
Mais où sont donc les hommes ? toujours sur leur bateau ?


Au delà des envolées gracieuses, de la fluidité des couleurs,
Je reste sur une frustration :
Je ne comprends pas le (k)is du titre
Je ne comprends pas l’arabe, j’aurais aimé entendre qu’il s’agissait de berceuses
Hommes et femmes devraient se rencontrer… comme dit la chanson :

« Une femme sans homme, elle n’a pas d’âme
Un homme, sans femme il reste en panne… »


Les Rendez-Vous Choregraphiques de Sceaux
Les Gémeaux, samedi 12 mai
Choregraphie: Abou Lagraa
Compagnie La Baraka

vendredi, mai 11, 2007

La petite souris est morte







La petite souris est morte
Facile, se procurer un tapette chez un droguiste
Apprendre à installer l’engin de mort sans se défoncer le doigt
Mettre un petit morceau de Comté dans le clou ad hoc
Poser l’engin d’allure anodine sur le trajet repéré des pérégrinations de Minnie
Partir négligemment au travail
Rentrer chez soi en ayant tout oublié de l’affaire
Tomber soudain en admiration devant l’ingéniosité de nos ancêtres, et l’efficacité du piège, on n’a pas fait mieux depuis la poudre à canon et le génie Napoléonien
1 piège, 1 mort : 100% de réussite !
Elle est aussi mignonne morte que vivante
Le coup l’a prise juste au dessus des yeux, 2 petites billes noires grand ouvertes
Dommage, elle n’a même pas eu le temps de goûter au Comté qui est intact :
J’ai hésité à le récupérer, elle n’y a pas touché !
Non, il lui était destiné, elle l’emportera dans la poubelle
Elle a un joli pelage gris, tout propre, puisqu’il n’y a pas eu d’effusion de sang
Mais c’est beaucoup trop petit pour en faire un manteau
Et c'est maintenant que j'apprends qu'elle était intelligente et qu'elle jouait des ultra-sons..
Trop tard... poubelle !!


c'était elle:http://www.procrastin.fr/blog/images/souris/souris.jpg

mardi, mai 08, 2007

40+28= Mai 68

En ce matin du 6, le fond de l’air est frais,
Mais il fait grand soleil, et je m’en vais voter.

Trônant sur ma terrasse, ma table verte et ronde,
Géraniums veloutés, Jasmin jaune fleuri,
Les bourdons l’affectionnent, écoutez leur ron-ron..
Et voici l’Elégante, au bouquet somptueux,
Lys, hortensias bleus et roses quelle harmonie !
Il nous faut dénicher le seul vase adéquat.
Comme le Petit Poucet sema des cailloux blancs
Les chaussures de Débo parsèment la maison.
Puis viennent les joggers, tout enmacaronnés,
Pierre Hermé a frappé, on va se régaler.
La mode des neurologues est au jean bien moulant,
Et j’ai mon technicien pour la cuisson au four.
Benjamine se douche, elle descend toute propre
En voici donc pour preuve, ses cheveux tout mouillés.
Le vin moelleux Vouvray, vieux du siècle dernier,
Dans les verres à saké, se laisse déguster.
Premier Mai les violettes, en Avril les poissons,
Le muguet est fané, viennent nos héros de Mai.
Je leur ouvre la porte avec empressement.

Le Droit sur son vélo s’en revient : « a voté ».
Nous voici tous table, un héros à ma droite,
Un autre assis à gauche. Mon Dieu quel dommage,
Le vin blanc est moelleux, il n’est pas adapté
Au poisson sacrifié et rôti dans le four…
Nous voici en Bretagne, en avion, on s’envole,
Petit détour par Niort, ces tristounets incultes
Ne connaissent même pas le Restaurant du Golf !
Qu’ils restent bien assurés, derrière leur volets clos.
Statuons maintenant du sort de ma souris,
Cette charmante Minnie qui hante ma cuisine.
On me conseille vivement de m’en débarrasser,
Truffaut me conseillera, c’est un homme avisé.
Non pas la « mort aux rats », il faut que je constate
Ma victoire totale, finies les petites crottes,
Je dois voir ma souris figée raide dans la glu.
Mais aurai je le courage de lui prendre la queue ?
Croque canari mort, je connais bien ce rôle,
Chaque nouveau venu a trucidé son hôte :
Voici le rouge occis, il chantait comme Johnny…
Le jaune d’aujourd’hui, c’est Jean Jacques Goldman…
Les courgettes sont trop cuites, et le fond est cramé,
Est ce un mauvais présage ? passons donc au fromage
Et puis tous dehors, gâteaux, cadeaux, bougies
Champagne, soufflez vite avant que ça se gâte…
Le Champagne déborde, parfum boisé, lectures,
Promesses de chaussures, une pour chaque pied
Macarons panachés, Pierre Hermé-Poitevins
Pistache-chocolat, ou bien multicolores.
Une part de tarte aux fraises, direct sur le falzar,
La Charlotte a chauffé, la crème est toute en pleurs,
Dégouline et entraîne les fraises indociles.
La pâte à tarte est dure, elle n’est pas au point
Mais le sera un jour. Tout comme la Tatin
A force de tentatives, je la réussirai.

Armée et politique, c’est donc incompatible ?
Entrer en politique, une psy, pourquoi pas ?
A défaut de Turquie, c’est en Afghanistan
Que nous irons bientôt pour nous mettre à la page !
Un verre est renversé, tache rouge sur la nappe :
Le sel, c’est vraiment ça ?Que disent les rumeurs ?
Savez vous que Sarko eut un grand père juif ?
Nous aurons, semble-t-il, un petit Président.
Sego sourit toujours, on lui cache quelque chose…
Peut-être que jamais, on ne la voit pleurer.
En route pour Gaveau, par la fenêtre ouverte,
Il agite la main, le futur Président :
Mais où est donc la classe de la Reine d’Angleterre ?
Et le voici qui parle, mais il aime tout le monde…
Même ses ennemis, Même Madame Royal,
Mais c’est un vrai Jésus !Et à la nuit tombée,
Premier effet Sarko ? Free box ne répond plus,
Ma liberté chérie, je suis dans la panade...